80 ans de la libération d’Auschwitz
Publié le 24/01/2025
« Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter. » Primo Levi



Parmi nos nouveautés de janvier, vous avez pu découvrir deux ouvrages : Les Derniers sur la liste de Grégory Cingal et Le Crématorium froid : Au Pays d’Auschwitz de József Debreczeni. Sélectionner en même temps deux livres qui traitent des camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, alors que nous veillons à toujours offrir de la diversité parmi nos nouveautés, est un geste fort. Pour autant, choisir entre les deux, proposer l’un au détriment de l’autre, était juste impossible tant les deux sont remarquables.
Le premier a été récompensé du prix littéraire hongrois Híd en 1975. L’auteur, aussi poète et journaliste, de son vrai nom József Bruner, fait le récit de sa déportation à Auschwitz de novembre 1944 à mai 1945. Écrit dès 1947 et publié sans grand retentissement en Yougoslavie trois années plus tard, ce texte est enfin traduit en français et a sa place aux côtés du chef-d’œuvre de la littérature concentrationnaire : Si c’est un homme de Primo Levi, également disponible à notre catalogue. On doit l’édition française de ce récit exceptionnel à la traduction anglaise initiée par le neveu de l’auteur, Alexandre Bruner, qui a permis de faire connaître ce texte. Témoignage percutant, József Debreczeni tenait pourtant à le qualifier de « roman », souhaitant que la littérature s’empare de la vérité historique.
Les Derniers sur la liste est le roman vrai de la mission de sauvetage la plus spectaculaire de l’histoire des camps. Avec ce livre haletant, minutieux, impressionnant, qui se déroule à Buchenwald en 1944, Grégory Cingal nous plonge dans l’univers des camps et nous fait découvrir leur singulière organisation. Une documentation impressionnante pour ce récit construit comme un thriller !
Ces deux romans qui nous plongent dans l’univers abject et déshumanisé des camps de concentration paraissent tandis que cette rentrée d’hiver 2025 est marquée par les 80 ans de la libération d’Auschwitz : le 27 janvier 1945.